Les tendinopathies calcifiantes sont dues à des dépôts d’hydroxyapatite au niveau des tendons. Ces calcifications sont fréquemment asymptomatiques puisqu’elles sont retrouvées chez 7,5% à 20% de la population générale. Néanmoins, dans la moitié des cas, ces calcifications seront à l’origine de douleurs aiguës ou chroniques, pouvant être très invalidantes.
Elles concernent le plus souvent le tendon du muscle supra-épineux (80%) mais peuvent aussi se rencontrer au niveau des autres tendons (infra-épineux: 15%, sub-scapulaire: 5%) ou sur d'autres articulations.
L’origine des calcifications à hydroxyapatite idiopathique reste méconnue: la théorie dégénérative n’est plus d’actualité tandis que la théorie dystrophique (en 4 phases: pré-calcique, calcique, résorption et post-calcique) reste discutée (Uhthoff).
D’un point de vue thérapeutique, il faut retenir que la guérison spontanée est l’issue la plus fréquente. En général, les calcifications évoluent selon un mode “autonome” c’est à dire qu’elles ont tendance à disparaître à la suite d’un phénomène de résorption correspondant à un épisode douloureux aigu. La résorption consiste en une ouverture puis à une liquéfaction de la calcification le plus souvent dans la bourse-sous-acromio-deltoïdienne. Une résorption trans-osseuse est aussi possible.
• En cas de douleurs aiguës, un traitement per os (AINS) ou une infiltration de corticoïdes
peuvent être proposés (mais d’efficacité discutée car ils ralentissent les phénomènes de résorption).
• En cas de douleurs chroniques, de nombreux traitements sont proposés: chirurgie, ultrasons, ionophorèse, lithotritie par ondes de chocs, traitements percutanés.
• Même si le traitement chirurgical est efficace (T. Boyer 90%), le caractère invasif et difficile du geste, les douleurs post-opératoires et la nécessité d’une rééducation en font un traitement de dernière intention.
L’efficacité des ondes de choc est prouvée
(60-70%) mais les inconvénients sont nombreux:
- absence de franche guérison radiologique (30%: risque de récidive)
- douleurs (dose-dépendantes) ressenties lors de la procédure
- caractère dose-dépendant de l’efficacité du traitement,
- absence de remboursement,
Plusieurs types de traitements percutanés ont été décrits:
- la ponction-trituration (1913) sous contrôle radiologique: technique discutée du fait de son caractère irradiant et de l’effet délétère du geste sur le tendon (trituration mécanique à l’aveugle)
- les ponction-lavage-aspirations sous contrôle échographique: technique ancienne (1995) mais récemment modifiée (2001), avec l’utilisation d’une seule aiguille.
Le but est de ponctionner la calcification, d’y réaliser un lavage au sérum physiologique (du contenu) et de stimuler la résorption secondaire.
Une échographie est indispensable afin de caractériser la calcification et de permettre de poser l'indication de ponction-lavage-aspiration (type A ou B).